1- Floriana :
Voilà plusieurs semaines que nos vies à tous ont été transformées. A l’orée du 11 mai, je me suis questionnée sur ce qui restera, et ce qui aura transformé mon regard, et le monde qui m’entoure. Je n’oublierai jamais la solidarité qui s’est révélée, la bienveillance qui s’est libérée, le courage et le dévouement qui se sont dressés. Je n’oublierai pas non plus le respect que nous nous sommes évertués à partager pour protéger tout un chacun.
Je garderai l’image de ces rues vides, de ces chants d’oiseaux que nous ne pouvions plus toujours entendre ou prendre le temps d’apprécier…
Je continuerai ces discussions partagées en famille sur des choses essentielles, en prenant notre temps… Je me souviendrai des doutes et des questionnements qu’il a fallu vivre et dépasser. Les inquiétudes aussi, qui habitent encore mes pensées. Je conserverai la perception redécouverte du vécu de l’instant et le lâcher prise, qui m’ont offert en ce temps agité, un espace de liberté et un projet de réalité. Je garderai ces rires, ces parties de jeux de société enflammées en famille, ces séances de dessin pour exprimer, ces temps de partage qu’il me faudra perpétuer et enrichir à l’infini.
Je me rappellerai les applaudissements de 20h, les banderoles et dessins aux fenêtres, les saluts d’un balcon à un autre, la volonté de se soutenir.
Je garderai aussi la force des liens anciens et nouveaux. Grâce tous ces apprentissages, je veux aborder le défi du post 11 mai avec espoir. Bien des doutes demeurent, bien des approximations jalonnent ces temps à venir, beaucoup d’étapes restent encore à franchir… Je veux croire en notre capacité à faire corps, en la science et la médecine, en le civisme. Je souhaite que l’on puisse tous traverser cette nouvelle étape, et, ensemble garder cet élan positif que nous avons découvert, et qui nous accompagnera bien au delà de ce défi, dans la solidarité, la conscience et la fraternité. Je veux garder mon optimisme sans naïveté .

2- Marie :
Quelle période bizarre.. Ma fille me demande régulièrement quel jour nous sommes, comme un peu perdue dans cet espace temps qu’est le nôtre aujourd’hui. Moi aussi je me perds et je m’épuise parfois, mais pour résister et faire face à cet environnement que je ne peux pas changer, j’ai modifié ma façon de faire et de vivre.
Le confinement est comme un collègue toxique, on sait que l’on ne peut pas changer la personne, mais que l’on peut changer la façon dont son comportement nous touche.

3- Rita :
Acceptation
J’ai appris à accepter d’arrêter de tout planifier, de tout maîtriser. Les informations arrivaient (et arrivent encore) au compte-gouttes, impossible de savoir ce que l’avenir nous réserve. Et finalement, ce n’est pas si grave. Je vis au jour le jour, je profite de chaque journée, et j’accepte l’incertitude. J’accepte. Et je me sens mieux.
Lâcher-Prise
J’ai arrêté de vouloir être wonder-woman, être la business woman ET la maman parfaite, avec une maison comme sur Instagram. J’ai fait des choix, et le monde ne s’est pas écroulé. Et je me suis sentie bien plus légère, libérée de cette injonction de perfection inatteignable !
Interdépendance
Plus que jamais, ce confinement m’a montré à quel point nous ne pouvons pas vivre les uns sans les autres, Je remercie toutes les personnes qui m’ont permis de vivre ce confinement dans des bonnes conditions (les boulangers, les caissières, les facteurs, les maraîchers, les livreurs, et j’en oublie tant d’autres !….).
Changement
Je ne peux plus ignorer l’urgence du changement, je souhaite adopter un mode de vie plus simple, plus respectueux. Je travaille encore sur le « comment ».
La suite….
J’attends. Je ne sais pas quand et comment la vie va reprendre, mais je ne suis pas angoissée.
On nous vante la patience comme la mère de toutes les vertus, il est temps de l’expérimenter, soyons patients et confiants. Tout va s’arranger.
