Il y a un an, quand j’ai vu que Georgette ouvrait sur l’avenue Saint-Exupéry, j’ai sauté de joie ! Enfin une vraie pâtisserie au cœur de notre quartier ! Je connaissais le travail de la pâtisserie Georgette depuis quelques temps déjà car j’avais eu la chance de goûter ses créations lors d’un évènement, et la suivais depuis sur Instagram.
Ma fille semble avoir hérité de mon addiction aux gâteaux pâtissiers, alors Georgette est vite devenue un incontournable de notre quotidien : anniversaires, goûter du mercredi, plaisir du week-end, tout est prétexte à aller chercher des gâteaux chez Georgette !
Avec le confinement et l’impact qu’il a sur notre économie, j’ai eu envie de donner la parole à Angélique, jeune femme de 30 ans, au sourire rayonnant et à la détermination d’une entrepreneur de grande envergure.

L@ Petite Gazette : Angélique, parlez-nous de votre parcours. Comment est née Georgette ?
Angélique Barrau : Mon parcours dans la pâtisserie a débuté en 2015, par une reconversion professionnelle après l’obtention de mon titre de psychologue (2013). Même si ces longues études m’ont passionné, je savais au fond de moi que ce métier ne serait pas le mien, il ne me faisait pas vibrer au quotidien. La pâtisserie est une passion d’enfance, et dès la fin de mon cursus universitaire j’ai décidé de me réorienter et d’intégrer un CAP Pâtisserie pour me former.
Georgette était le prénom de ma grand-mère, avec qui j’ai passé énormément de temps durant mon enfance. Elle m’a transmis le goût des bonnes
choses, le sens du partage et la générosité. Le nom de la boutique est donc un hommage à ma grand-mère.
Avant d’être dans la pâtisserie, j’étais psy !
L@ Petite Gazette : Votre approche de la pâtisserie est très moderne, quel est le concept de Georgette ?
Angélique Barrau : Ma vision de la pâtisserie est celle d’une pâtisserie artisanale, respectueuse des produits, notamment par le choix de fruits de saison, de producteurs locaux lorsque cela est possible (je fais appel à un producteur du Lot-et-Garonne, et un autre situé dans l’Aude pour mes fruits), et de fournisseurs de qualité. Mes pâtisseries sont très peu sucrées, et tout est réalisé sur place, de façon artisanale, dans le laboratoire qui se trouve derrière la verrière visible depuis la boutique. Je n’utilise aucune préparation industrielle, aucun arôme, aucun additif. Je propose une gamme de gâteaux qui évolue au gré des saisons.
Une des choses qui me tient à cœur également dans ma boutique, est de conjuguer la pâtisserie au féminin. Durant toute la création de mon projet de boutique, les commerciaux, artisans, banquiers me demandaient « Et votre homme, il n’assiste pas au rendez-vous ? » Ils étaient plus qu’étonnés qu’une
femme puisse porter ce genre de projet. L’entrepreneuriat féminin en pâtisserie est rare !

On a tendance à penser qu’il y a une majorité d’hommes dans ce milieu, et c’était vrai jusqu’à il y a 4 – 5 ans. Les femmes sont davantage présentes depuis quelques années, les visuels se veulent plus épurés, plus raffinés. Pour preuve, mes 3 collègues sont des femmes, ma future apprentie également, et l’ambiance est vraiment bienveillante entre nous !
L@ Petite Gazette : Avec les nouvelles formes d’alimentation, que ce soit par convictions ou pour raisons médicales, comment votre pâtisserie répond à la demande ?
Angélique Barrau : Je propose des prestations vegan, et / ou sans allergènes, sur commande uniquement. La demande est croissante, et il est important pour moi que ma pâtisserie soit accessible à tous.
L’an dernier j’ai réalisé des desserts de mariage entièrement vegan et sans gluten. Un vrai défi pour moi ! Et les clients qui me connaissent savent combien j’aime les défis.
Les croyances religieuses ou les convictions personnelles en termes de régime alimentaire ne doivent pas représenter un frein à la gourmandise.
L@ Petite Gazette : Comment vous inscrivez-vous dans la vie de quartier ?
Angélique Barrau : Dès mon ouverture en mai dernier, j’ai été accueillie très chaleureusement, à coup de larges sourires et de « Bienvenue dans le quartier ! ». J’ai constaté depuis l’année écoulée qu’il y a une vraie vie de quartier à St Exupéry, je côtoie les autres commerçants régulièrement, et je fais en sorte de les faire travailler prioritairement. Ils me recommandent, et j’en fais de même. L’artisanat, et les commerces de proximité, ont vraiment besoin de cette clientèle-là, fidèle et au rendez-vous dès que l’occasion se présente. Je me sens chanceuse d’avoir une clientèle fidèle, gourmande, qui a toujours un mot gentil. Le quartier est porteur, il faut chouchouter chaque gourmand !

L@ Petite Gazette : Comment votre entreprise a vécu le confinement ?
Comment abordez-vous la saison d’été avec les événements annulés ?
Angélique Barrau : Les recommandations gouvernementales m’autorisaient à maintenir mon activité, du fait de la vente à emporter uniquement, mais je n’étais pas à l’aise avec l’idée de recevoir du public dans ma petite boutique. J’ai donc préféré laisser le rideau baissé. J’ai mis en place un système de commandes en livraison, qui a tout de suite beaucoup plu. Encore une fois, à chaque porte qui s’ouvrait, c’était un sourire que je découvrais. Parait-il que j’apportais du bonheur à mes clients. J’ai reçu énormément de remerciements et d’encouragements. Les livraisons m’ont permis de palier à la fermeture de la boutique pendant 6 semaines. Mais j’étais quand même très impatiente de ré ouvrir « normalement » et de retrouver mes clients derrière le comptoir.
Les ¾ de mes prestations de mariage et de baptême ont été repoussées, ou carrément annulées.
Conséquence : un planning de prestations déjà bien rempli pour la saison 2021, et la saison 2020 qui se clôturera fin octobre !
Je tente de prendre la nouvelle avec optimisme en me disant que l’an prochain, les mariages seront plus nombreux encore. Et pour ceux de cette année décalés plus tard (septembre/octobre), je tâche d’être la plus rassurante et disponible possible pour les couples.

L@ Petite Gazette : Côté kids, proposez-vous des ateliers ou des animations pour sensibiliser les plus jeunes à la pâtisserie ?
Angélique Barrau : Je propose effectivement des cours de pâtisserie* pour les enfants à partir de 4 ans jusqu’à 12 ans. Je fais également un niveau intermédiaire pour les ados, et des cours adultes.
Je reçois les enfants dans mon laboratoire, ils découvrent donc mon univers, avec toutes les machines et le matériel nécessaire. Nous réalisons ensemble une recette qu’ils auront choisie au préalable. Je guide la recette mais je laisse vraiment faire les enfants, quitte à ce qu’ils repartent avec du chocolat sur les joues, ou de la farine dans les cheveux ! Le plus important à mes yeux est que l’enfant ait le sentiment d’avoir réalisé en autonomie son gâteau, qu’il soit fier de lui. Depuis mes premiers jobs étudiants, j’ai toujours travaillé avec les enfants. J’adore leur émerveillement quand ils découvrent l’envers du décor, leur curiosité et leur spontanéité sans filtre ! Certainement mon passé de psy qui refait surface 😉

Pour info : Les cours enfants durent 1h30, et coûtent 40€. Deux enfants par cours maximum. Une pause gourmande est incluse dans le forfait. Les cours sont proposés le mercredi et le samedi après-midi. Les parents peuvent laisser leurs enfants ou rester à côté pour les plus petits. Pour l’instant, les cours sont suspendus, mais devraient reprendre dans le courant de l’été.
Un grand merci à Angélique d’avoir répondu à L@ Petite Gazette ! Sa jolie petite boutique amène une gourmandise de qualité dans notre quartier ! Car il est important de transmettre à nos enfants le goût des bonnes choses, comme a su le faire la mamie d’Angélique, Georgette !
Pour découvrir l’univers de Georgette et son étonnante application de création sur mesure : https://www.patisserie-georgette.com/

2 commentaires sur « Interview : Angélique, créatrice de la pâtisserie Georgette »